Chiennes de garde

Les Chiennes de garde, aussi connues sous le sigle CDG, sont un réseau féministe français contre le sexisme dont seraient victimes les femmes dans les médias et dans l'espace public généralement.



Catégories :

Association ou organisme égalitariste français - Féminisme - Violence

Les Chiennes de garde, aussi connues sous le sigle CDG, sont un réseau féministe français contre le sexisme dont seraient victimes les femmes dans les médias et dans l'espace public généralement. Leur mission est de lutter contre la violence sexiste et contre les stéréotypes sexistes et de promouvoir l'égalité. L'association a choisi le nom de «chiennes de garde» pour mieux dénoncer la stigmatisation des femmes comme telles ; le terme a été choisi, par Florence Montreynaud, comme traduction de l'anglais «watchdog»chien de garde»).

Leur devise : «Adresser une insulte sexiste à une femme publique, c'est injurier l'ensemble des femmes».

Autre devise (présentée comme «leur action en trois mots»)  : «décrypter, dénoncer, résister».

Formation

Genèse

Suite aux incidents connus par diverses femmes politiques (Simone Veil en 1974 lors de la défense de la loi sur l'IVG[1], Yvette Roudy en 1983 lors de l'adoption de la première loi anti-sexiste[2], Édith Cresson comme ministre de l'agriculture et comme Première Ministre[3], Nicole Notat dirigeante de la CFDT, injuriée par des militants de Force ouvrière, et Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, injuriée au Salon de l'agriculture[4]), Florence Montreynaud, écrivaine et militante de l'ensemble des causes féministes, décide de former un réseau de lutte contre les injures sexistes avec d'autres féministes. Après la présidence de Florence Montreynaud, Isabelle Alonso lui a succédé jusqu'en juin 2003, puis Ariane Aubier, Emmanuelle Messéan et de nouveau Florence Montreynaud.

Le manifeste des Chiennes de garde

Les Chiennes de garde ont commencé entre autres avec une pétition lancée en faveur de Dominique Voynet, pétition qui se transforma rapidement en manifeste des Chiennes de garde[5]. Le manifeste des Chiennes de garde a été lancé le 8 mars 1999. Le 13 septembre 1999, il avait recueilli 691 signatures (519 femmes, 164 hommes et 8 associations). Il a recueilli le soutien des féministes et d'un large panel de la population.

«Nous vivons en démocratie. Le droit est libre, mais l'ensemble des arguments ne sont pas légitimes. Toute femme qui s'expose, qui s'affirme, qui s'affiche, court le risque d'être traitée de «pute» ; si elle réussit, elle est fréquemment suspectée d'avoir «couché». Toute femme visible est jugée sur son apparence et étiquetée : mère, bonne copine, bonne à tout faire, lesbienne, putain, etc.

Ca suffit !

Nous, Chiennes de garde, nous montrons les crocs. Adresser une insulte sexiste à une femme publique, c'est injurier l'ensemble des femmes. Nous nous engageons à manifester notre soutien aux femmes publiques attaquées comme femmes. Nous affirmons la liberté d'action et de choix de l'ensemble des femmes. Nous, chiennes de garde, nous gardons une valeur précieuse : la dignité des femmes. À bons entendeurs, salut.»

Signataires du Manifeste des Chiennes de Garde

Michelle Perrot (historienne), Isabelle Autissier (navigatrice), Laure Adler (ex-directrice de France Culture), Hervé Baro (secrétaire général du SE - FEN), Huguette Bouchardeau (ethnologue), Michèle Cotta (ex-directrice France 2), Boris Cyrulnik, Jacques Gaillot (évêque), Stéphane Hessel (ambassadeur de France), Sonia Rykiel (styliste), Pascal Bruckner (écrivain), Françoise Héritier, Alain Touraine, Françoise Gaspard (sociologue, ex-maire et ex-députée socialiste), les députés européens Olivier Duhamel, Geneviève Fraisse, Alain Lipietz, les députés/ministres Yves Cochet, Roselyne Bachelot-Narquin, Véronique Neiertz, les écrivains Malek Chebel, Catherine Clément, Amélie Nothomb, Marie Darrieussecq, Régis Debray, Régine Deforges, Claire Etcherelli, les philosophes Pierre-André Taguieff, André Comte-Sponville, et nombre d'anonymes.

Opposante aux chiennes de garde

Élisabeth Roudinesco, psychanalyste, dit «Pour quoi faire ? Jouer les molosses et créer une police politique du langage? Oui, il faut se défendre contre l'injure, mais avec les lois dont nous disposons déjà. Il ne faut pas faire des femmes des victimes, mais développer leurs forces».

Actions

Les actions contre les injures faites aux femmes publiques et soutien à des femmes menacées

Les autres actions

Action contre la disqualification du viol

Le vendredi 8 mars 2002, les chiennes de garde soutiennent le Collectif pour l'application des lois contre le viol et lancent une pétition contre le viol :

«Les affaires de viol sont de plus en plus nombreuses à faire l'une des journaux (affaires d'Albi, de Roubaix et d'Argenteuil)  ; des viols collectifs où des jeunes filles sont violées de façon répétée, ou alors séquestrées et prostituées, sont banalisés sous le terme anodin de tournantes. Cependant le voyeurisme sensationnaliste et racoleur des médias ne doit pas faire illusion : le viol reste toujours un crime beaucoup impuni en France : la société refuse de voir la banalité de ce crime contre les femmes et fait tomber un voile de silence sur la souffrance des victimes. »

De même, les chiennes de garde publient de nombreux articles sur le thème du viol dans leur site web.

Six revendications transmises aux candidats à l'élection présidentielle

2002 : six revendications transmises aux candidats à l'élection présidentielle (puis publication et analyse des réponses reçues).

Projet de loi contre les propos à caractère sexiste et homophobe

2004 : mobilisation pour amender un projet de loi contre les propos à caractère sexiste et homophobe

Suite à l'agression homophobe qu'a subie Sébastien Nouchet, Jean-Pierre Raffarin, alors premier ministre, propose un Projet de loi relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe (23 juin 2004 : loi n° 1700)

Ce projet de loi inscrit une hiérarchie entre la discrimination homophobe et la discrimination sexiste, c'est pourquoi les chiennes de garde et Marie-Victoire Louis interviennent afin d'équilibrer le texte de loi.

De même en 2004 et 2005, les chiennes de garde ont pour priorité le combat pour une loi antisexiste.

La Délégation aux droits des femmes ainsi qu'à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, sous la présidence de Madame Marie-Jo Zimmermann auditionne Madame Ariane Aubier, présidente de l'association des Chiennes de garde (compte-rendu n°1, Mardi 5 octobre 2004 (Séance de 17 heures) sur le projet de loi relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe.

Cet engagement aboutit au Rapport sur le projet de loi portant création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (6 décembre 2004 : loi n° 1965) .

Texte des chiennes de garde sur la loi antisexiste

19 juin 2004 : Pétition pour une vraie loi antisexiste, appel au gouvernement ainsi qu'aux parlementaires pour une loi juste

Le chef du gouvernement a dévoilé son projet de loi contre les propos homophobes et sexistes. Malgré des avancées extrêmement positives, nous ne pouvons nous satisfaire de ce projet en l'état. Enfin le gouvernement envisage une loi qui permette de sanctionner les incitations à la violence sexiste et de nous porter partie civile contre elles, ce que nous demandons depuis des années. Mais tandis qu'on tenait enfin l'occasion de sortir du mépris envers les femmes, le texte proposé établit particulièrement clairement une hiérarchie entre l'homophobie et le sexisme. Contre l'homophobie, une loi complète, mais contre le sexisme, uniquement une partie des mesures. Sur 7 articles, les articles 2, 3, et 4 ne tiennent compte que des discriminations selon «l'orientation sexuelle» et pas selon le sexe...

8 juillet 2004 : Report par le Président de la République du projet de loi contre les propos sexistes et homophobes : Pas d'hiérarchie dans le mépris

Contrairement aux annonces en grande pompe, ce projet de loi se voit repoussé sans qu'aucune date précise ne nous soit donnée. Ce qui était vrai pour le Premier ministre le 24 juin ne l'était déjà plus pour le Président de la République dès le lendemain, veille de la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans, au moment de signer en catimini le décret fixant l'ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement. Tandis que la Marche a regroupé 700'000 personnes, un tel report ne pouvait que susciter la colère. Si ce projet de loi représentait une véritable avancée dans la lutte contre l'homophobie, par contre, les insultes et la diffamation sexistes et lesbophobes et la transphobie étaient écartées, au mépris des aspirations féministes.

13 septembre 2004 : 7 Arguments pour rééquilibrer le projet de loi contre les propos sexistes et homophobes

Le gouvernement a présenté en mai dernier un projet de loi contre les propos sexistes et homophobes. A l'heure où parait cet article, l'Assemblée Nationale s'apprête à étudier le texte. Or ce texte traite de manière particulièrement différente le sexisme et l'homophobie et il est urgent d'obtenir du Parlement qu'il soit rééquilibré.

Voici les 7 arguments avancés par les chiennes de garde : Liberté de l'individu et non censure Rompre le dispositif sexiste Un principe d'équité Un risque réel : tolérer l'injuste laisse tacitement libre cours à d'autres violences L'argument de l'autorégulation et de l'évolution des mentalités ne tient pas devant les choix du législateur depuis 1972 Une obligation pour les femmes et les associations féministes Un engagement international

28 novembre 2004 : La vraie liberté c'est d'être respectée comme être humain !, Avatars 2004 des mesures prévues contre les propos sexistes et homophobes

Préparation d'une proposition de loi-cadre contre les violences faites aux femmes

2005 : préparation d'une proposition de loi-cadre contre les violences faites aux femmes, en collaboration avec des associations et surtout le Collectif National pour les Droits des Femmes.

Hier et actuellement

La présidence des Chiennes de garde a été assurée successivement par Florence Montreynaud, Isabelle Alonso, Ariane Aubier, Emmanuelle Messéan puis de nouveau par Florence Montreynaud

Hier

Florence Montreynaud a publié Bienvenue dans la meute ! Réponses aux objections adressées à ces féministes, femmes et hommes, solidaires de femmes victimes d'injures sexistes (La Découverte), 2001

Florence Montreynaud répond toujours à ces détracteurs et dresse un réquisitoire contre le machisme ordinaire de la société française. Ce livre est le bilan de la première année d'activité des Chiennes de garde et une réflexion sur le machisme.

Isabelle Alonso a publié Pourquoi je suis chienne de garde, Robert Laffont, 2001

«Je n'avais jamais fait partie d'une association, d'un groupe, d'un parti. Un jour de mars 1999, je suis néenmoins devenue Chienne de garde. Qu'est ce qui m'a pris? J'en ai eu assez. J'ai saturé... »

Ariane Aubier a porté la voix des chiennes de garde dans le projet de loi antisexiste et antihomophobe.

Emmanuelle Messéan a porté l'association des chiennes de garde alors à bout de souffle.

Aujourd'hui

octobre 2007 : Florence Montreynaud

Florence Montreynaud reprend les rênes des chiennes de garde.

Objectif principal, accroissement des effectifs et rencontre physique des adhérentes, le site web chiennesdegarde. org est la priorité

Objectif principal

L'objectif, simple, est le même qu'à l'origine : «NON aux injures sexistes publiques !», c'est-à-dire les violences sexistes symboliques.

L'accroissement des effectifs et la rencontre physique des adhérentes

L'accroissement des effectifs et la rencontre physique des adhérentes avec possibilité de rencontres régulières :

Le site web chiennesdegarde. org est la priorité

Jusqu'désormais, le site web comprenait plusieurs rubriques

  • informations
  • articles du bureau des chiennes de garde
  • articles d'autres auteurs
  • manifeste des chiennes de garde et les signatures
  • actions des chiennes de garde
  • un forum

Le futur site comprendra les rubriques suivantes :

Controverse

Les Chiennes de garde sont reconnues par les féministes hédonistes, surtout celles préconisant la légalisation de la prostitution ou que les travailleuses et travailleurs des secteurs et industries du sexe puissent obtenir un statut social, comme des féministes «officielles» selon la conception qu'en donne une auteure telle Peggy Sastre et d'autres.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. La loi Veil a trente ans, dimanche 30 janvier 2005 «Après une longue procédure législative et des débats houleux, l'Assemblée nationale vote le projet de loi, présenté par la ministre de la Santé Simone Veil, dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG).» Section de Toulon de la Ligue des droits de l'Homme Les hommes aussi s'en souviennent, 31/01/2005 «Simone Veil a su défendre à la fois la dignité des femmes et l'intérêt de la Nation face à des Parlementaires quelquefois déchaînés.» «Les hommes aussi s'en souviennent», Une loi pour l'histoire, de Simone Veil, éd. Stock, 112 pages, 12 euros. Association Les Pénélopes
  2. Biographie d'Yvette Roudy, site Archives du féminisme La plus grande déception qu'a éprouvée Yvette Roudy résultait du projet de loi dite " anti-sexiste ". Annoncé dans le discours lors de la Journée internationale des femmes en 1983, il reprenait la loi anti-raciste et cherchait à empêcher la publicité dégradante pour la femme. Après un débat d'une virulence inouïe, le projet a été enterré sans suite. site Archives du féminisme
  3. La rage des "chiennes de garde", Le Monde, samedi 12 février 2000 par Annick Cojean Edith Cresson, première femme ministre de l'agriculture en 1981, puis première femme à Matignon en 1991, subit probablement le " lynchage sexiste " le plus outrageant de ces dernières années. Des pancartes d'agriculteurs proclamant " On t'espère meilleure au lit qu'au ministère " aux quolibets des députés la traitant de " Pompadour ", Edith Cresson dut affronter nombre d'insanités. Sans compter le Bébète Show dans lequel son personnage de panthère hystérique, surnommée Amabotte, cherchait à cajoler son prince, qui l'envoyait balader : " Toi, tu vas reboucher ton trou et fous-nous la paix ! ", " Délabrée du bulbe" ; ou avouait : " Je m'ennuie, alors la greluche, je la viole "... Article La rage des "chiennes de garde" du journal Le Monde dans le site des chiennes de garde
  4. Certains agriculteur l'ont accueillie au cri de «Enlève ton slip, salope !»
  5. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les chiennes de garde ! sur le site chiennesdegarde. org[lire en ligne]

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