Herbe des Jésuites

L'herbe des jésuites est le nom populaire qu'on donnait au XVIe siècle et jusque récemment à la ‘quinquina'. De l'écorce de la quinquina les jésuites tirèrent une substance amère qu'on nomma la poudre des jésuites.



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L'herbe des jésuites (ou l'herbe jésuite) est le nom populaire qu'on donnait au XVIe siècle et jusque récemment à la ‘quinquina' (la kina-kina en quechua, langue du Pérou). De l'écorce de la quinquina les jésuites tirèrent une substance amère qu'on nomma la poudre des jésuites (aujourd'hui : la quinine).

Histoire

Le quinquina des Quechuas

Les autochtones quechuas (Pérou) que les jésuites évangélisent au XVIIe siècle connaissent bien les propriétés fébrifuges d'une plante, la kina-kina, qu'on trouve à l'état naturel chez eux. Vers 1620, ils la proposent à un missionnaire jésuite, victime d'une violente attaque de malaria. Il en est guéri.

Peu après, la femme du nouveau Vice-Roi, la comtesse de Chinchon, qui vient d'arriver à Lima, souffre aussi de graves fièvres. Sur recommandation de jésuites elle mâche quelques plants de quinquina et se remet assez rapidement. Elle prend l'initiative de rendre ce remède plus populaire et demande aux jésuites de cultiver le quinquina dans leur jardin du collège Saint-Paul à Lima.

Au collège Saint Paul de Lima

Le collège Saint-Paul, à Lima, est l'établissement principal et le plus large des jésuites dans l'empire colonial espagnol. Il en est en quelque sorte leur quartier général : une centaine de jésuites y vivent et travaillent, au collège, aux missions des alentours. Pour tout ce monde mais aussi pour les populations locales une infirmerie avait été créée.

Le frère jésuite italien Agostino Salombrini (1564-1642), pharmacien de profession, arrive à Lima en 1605. Il est appelé infirmier. Il y sera pour 37 ans, y construisant une pharmacie remarquable qui au fil des années recueille diverses plantes recommandées par les autochtones. Salombrini les cultive dans son jardin médicinal, expérimente dans son laboratoire professionnel, et envoie le fruit de ses découvertes dans les diverses missions du Chili, Paraguay, Bolivie et ailleurs.

Dès les années 1620 la réputation du frère Salombrini et de sa pharmacopée dépasse les murs du collège et des établissements jésuites, et même de la capitale de l'empire colonial espagnol. Cela tourne même à du commerce, ce qui ne manque pas d'inquiéter ses supérieurs jésuites.

La ‘poudre des jésuites'passe en Europe

Ayant établi les propriétés médicinales du quinquina Salombrini en fait la distribution dans les missions avoisinantes. Le succès remarquable obtenu fait qu'en 1642 le père Alonso Messia Venegas, est chargé d'en emporter avec lui à Rome. il est le premier à le faire. Le cardinal Juan de Lugo, homme influent et fort intéressé à la médecine contribue à faire connaître la poudre des jésuites. Particulièrement rapidement son extraordinaire efficacité comme médicament fébrifuge est connue à travers toute l'Europe. Elle est analysée par le docteur du pape et d'éminents hommes de science. Des livrets et articles sont rédigés.

Le contexte de controverse malveillante fait que cette poudre-miracle est aussi vue par des protestants comme une'fraude typiquement jésuite'. Au XVIIIe siècle, Alexandre von Humboldt commentera : «Parmi les physiciens protestants la haine des jésuites et l'intolérance religieuse eurent une grande place dans la controverse sur les aspects positifs ou négatifs de l'herbe du Pérou».

Pendant un siècle - jusqu'à sa suppression en 1773 - La Compagnie de Jésus a quasiment le monopole de ce qui, au delà du monde des collèges, des amis et bienfaiteurs, devient un véritable commerce. Tout jésuite voyageant d'Amérique du Sud en Europe emporte de grandes quantités de quinine dans ses bagages. Le réseau des provinces, collèges et résidences de la Compagnie de Jésus fait qu'elle se répand rapidement à travers toute l'Europe. Dans les années 1650 Le médicament est connu dans les collèges jésuites de Gènes, Louvain, Lyon, Ratisbonne. En 1658 apparaît dans un hebdomadaire londonien, le Mercurius Politicus, l'avis suivant : «L'excellente poudre connue sous le nom de poudre des jésuites peut être obtenue auprès de plusieurs apothicaires de la ville».

Bibliographie

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