École Gilford

L'école Gilford fut, pendant les années 1980, un important centre de culture et de rencontre de la communauté lesbienne de Montréal.



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L'école Gilford fut, pendant les années 1980, un important centre de culture et de rencontre de la communauté lesbienne de Montréal [1]. À l'été 1984, des groupes et individues lesbiennes s'organisent en association et louent une ancienne école primaire de la Commission des Écoles catholiques de Montréal (CECM), sise au 2025 rue Gilford, à l'angle de la rue de Lorimier, à Montréal au Québec. L'école accueillera les activités de ces groupes, mais aussi plusieurs événements d'envergure de la communauté lesbienne montréalaise. Elle fermera ses portes en 1993, quand la commission scolaire décide de transformer les lieux en unités d'habitation[2].

L'association qui loue l'école se nomme Arts et Gestes des femmes de Montréal, plus simplement connue sous le nom «Arts et Gestes». Pour toute la période où l'école est administrée par Arts et Gestes, l'ensemble des événements seront réservés aux femmes uniquement, inspiré en cela par la notion de "continuum lesbien" tel que défini par Adrienne Rich[3].

Au cours de son existence, des milliers de lesbiennes et femmes participeront aux divers événements. L'école est aussi le lieu de travail quotidien de plusieurs artistes, militantes, et artisanes. Ces groupes, nommés plutôt des «collectives» à l'époque, sont les Tribades, la chorale lesbienne, l'école des arts martiaux des femmes de Montréal, les archives lesbiennes Traces, et d'autres groupes participant de façon plus ponctuelle. Son mandat général est d'explorer de nouvelles pratiques culturelles consacrées à l'existence lesbienne, et d'offrir des lieux de collaboration et des occasions de rencontre.

Histoire de l'école Gilford

Pendant sa période principale d'activité, de 1984 à 1989, l'école Gilford fut le lieu principal d'activité artistique et politique de la communauté lesbienne francophone de Montréal, et son principal lieu d'appartenance en dehors des bars.

L'école Gilford était localisée au cœur du Plateau Mont-Royal, un quartier alternatif où se concentraient énormément de lesbiennes francophones et où il était envisageable de s'afficher librement. Les lieux, au niveau de la rue, étaient spacieux et multifonctionnels : sa grande salle, qui avait jadis servi de gymnase, pouvait accueillir jusqu'à 500 personnes. Les anciennes salles de classe servaient d'ateliers, de lieux de réunions ou de répétition.

Le lieu était géré sous un mode coopératif par Arts et Gestes et autofinancé par les événements bénéfice, le travail bénévole de l'ensemble des participantes, et les locations de salles[4]. Les collectives, quant à elles, payaient aussi un loyer mensuel.

Le Salon des Tribades

Un des groupes fondateurs d'Arts et Gestes était le Salon des Tribades, devenu ensuite les Tribades. La présence de ce groupe fut marquante pour la vocation culturelle et artistique de l'école Gilford. Les Tribades étaient un groupe multidisciplinaire d'artistes lesbiennes : des danseuses, musiciennes, photographes, artistes visuelles, écrivaines, etc., y ont participé.

Les Tribades ont organisé plus d'une trentaine d'événements artistiques, dont les Salons des Tribades dans leur grand local à l'école Gilford. En cinq ans, plus de 75 artistes ont créé des œuvres ou offert des performances dans le cadre des activités des Tribades.

Les journées d'interactions lesbiennes

Plusieurs Journées d'interactions lesbiennes se sont tenues à l'école Gilford, ou étaient organisées par des artistes et militantes d'Arts et Gestes. Ces journées, en premier lieu nommées «journées de visibilité lesbienne» ont eu lieu chaque année de 1982 à 1992, au mois d'octobre. On y donnait des ateliers, des discussions publiques, et un grand spectacle de style cabaret dans la soirée, suivi d'une danse. Les journées étaient inspirées par une philosophie politique radicale, séparatiste et affirmative. Les activités et les participantes représentaient tout autant le courant "lesbienne féministe" que le courant "lesbienne radicale", et les autres présents dans la communauté à cette époque.

«On ne veut pas en premier lieu et avant tout que la société nous accepte, nous intègre comme lesbiennes, mais nous voulons, comme lesbiennes, transformer cette société dans laquelle nous vivons, nous changer nous-mêmes, changer la vie… c'est-à-dire que nous croyons que le lesbianisme est politique.» (Extrait de la déclaration du comité organisateur de la Journée d'interaction lesbienne du 5 octobre 1985) [5].

Références bibliographiques

Liens externes

[1] Sur les journées d'interaction lesbiennes, voir http ://bv. cdeacf. ca//CF_PDF/LVR/1985/32decembre/92263. pdf

Notes

  1. Suzanne Boisvert et Danielle Boutet, «Le projet Gilford : mémoires vives d'une pratique artistique et politique», in Demczuk et Remiggi (dir. ), Sortir de l'ombre, Histoire des communautés lesbiennes et gaies de Montréal, Montréal, VLB, 1998, p. 313 à 336.
  2. L'existence et la localisation de l'école Gilford est attestée dans (en) Julie A. Podmore, «Gone ‘underground'? Lesbian visibility and the consolidation of queer space in Montréal», dans Social & Cultural Geography, vol.  7, no 4, août 2006, p.  595-625 [lien DOI] . Voir la carte de la page 603.
  3. Adrienne Rich (trad. Emmanuèle de Lesseps et Christine Delphi), «La contrainte à l'hétérosexualité et l'existence lesbienne», dans Nouvelles Questions Féministes, no 1, {{{année}}}, p.  15-43 .
  4. Irène Demczuk et Frank W. Remiggi (dir. ), Sortir de l'ombre, Histoire des communautés lesbiennes et gaies de Montréal, VLB, Montréal, 1998, 409 p.  .
  5. Gloria Escomel, «Journée d'interaction lesbienne : En quête d'existence politique», dans La Vie en rose, décembre 1985 - janvier 1986 [texte intégral (page consultée le 6 juillet 2009) ] .

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