Pilule du lendemain

La pilule du lendemain, ou contraception post-coïtale ou encore contraception d'urgence est un médicament de type hormonal indiqué chez la femme en âge de procréer désirant limiter le risque d'une grossesse non désirée en cas de rapport sexuel non ou mal protégé.



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La pilule du lendemain, ou contraception post-coïtale ou encore contraception d'urgence est un médicament de type hormonal (le progestagène lévonorgestrel) indiqué chez la femme en âge de procréer désirant limiter le risque d'une grossesse non désirée en cas de rapport sexuel non ou mal protégé (par préservatif ou autre méthode de contraception) [1].

Le levonorgestrel (Norlevo) est efficace dans les trois jours (72 heures) maximum suivant un rapport mais son efficacité diminue avec le temps. La prise est conseillée si envisageable dans les 12 premières heures. Son efficacité contraceptive est d'environ 95% dans les 24 premières heures. Elle chute à 60 % après 48 à 72 heures [2].

La pilule du surlendemain, EllaOne, est elle efficace dans les cinq jours suivant le rapport.

Indications

La pilule du lendemain (lévonorgestrel) est indiquée pour une contraception occasionnelle et d'urgence chez la femme en âge de procréer, dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non ou mal protégé dont on soupçonne qu'il en résulte un risque de grossesse.

Cette méthode de contraception d'urgence est surtout indiquée dans les cas suivants[3], [4] :

Mode d'action

Le mode d'action exact de la pilule du lendemain (lévonorgestrel) est peu connu. Elle bloque l'ovulation, empêchant la fécondation, si le rapport sexuel a eu lieu dans les heures ou jours précédant l'ovulation, c'est-à-dire à la période où le risque de fécondation est le plus élevé. Elle pourrait aussi empêcher l'implantation. Par contre, elle est inefficace tant que le processus d'implantation a commencé[3]. Les recommandations de 2008 conviennent de ne pas dépasser le délai indiqué[5].

Il a été démontré que la pilule du lendemain n'a pas d'action sur l'endomètre et qu'elle ne provoque pas d'avortement, son action étant inefficace une fois que la nidation a commencé[4].

La pilule du lendemain a un mode d'action différent des pilules abortives, telles la mifépristone (Mifégyne®) (historiquement connue sous le nom de RU486).

Modalités d'utilisation

Critères de dispensation

L'efficacité du traitement par pilule du lendemain (lévonorgestrel) est selon son délai d'administration après un rapport sexuel non ou mal protégé. Le délai optimum d'action se situe dans les 24 premières heures suivant le rapport sexuel ; l'efficacité du lévonorgestrel semble fonction du délai écoulé après le rapport sexuel[3].

Plusieurs études montrent qu'une prise dans les 12 heures suivant le rapport sexuel non protégé protège d'un risque de grossesse dans plus de 95 % des cas. Il semblerait que son efficacité tombe à près de 80 % si elle est prise dans les 48 heures ainsi qu'à moins de 60 % entre deux et trois jours.

Cette méthode n'est pas reconnue comme un substitut à une méthode contraceptive régulière.

Protocoles d'utilisation

La contraception hormonale d'urgence peut être pratiquée selon deux protocoles :

Il existe d'autre part une autre méthode de contraception d'urgence : la pose d'un stérilet (ou système intra-utérin) dans les cinq jours qui suivent le rapport sexuel. Cette méthode montre une efficacité importante avec un taux d'échec de 0, 1 à 0, 2% sur un échantillon de 8300 femmes[7].

Modalités de dispensation

La contraception d'urgence est disponible sans prescription dans les pays suivants : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Angleterre, Belgique, Canada (Québec), Danemark, Finlande, France, Grèce, Israël, Maroc, Mexique, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suède, Suisse, Tunisie, Taïwan et depuis le 22 avril 2009 aux États-Unis pour les femmes de plus de 17 ans.

En France, la loi[8] impose aux pharmacies la délivrance gratuite de la pilule du lendemain aux femmes mineures, sans vérification de leur identité (anonymat) [1]. Elle peut aussi être administrée aux élèves de l'enseignement secondaire par les infirmières scolaires et peut être délivrée gratuitement par les planning familiaux. Pour l'ensemble des femmes, le médicament est remboursé à 65 % par la sécurité Sociale quand il est prescrit par un médecin ou une sage-femme.

Au Québec, les médecins et les pharmaciens peuvent prescrire ce médicament (ils peuvent cependant refuser de le faire pour des raisons personnelles et référer la patiente à un autre professionnel). Les frais de la consultation sont couverts par la Régie de l'Assurance-Maladie du Québec (RAMQ) dans les deux cas. Pour ce qui est du médicament, il est couvert par l'assurance (publique ou privée) de la patiente.

Dans le reste du Canada, depuis avril 2005, le Plan B est commercialisé sans ordonnance. Les modalités exacts de vente sont déterminées par les provinces.

Effets secondaires et indésirables

Les effets secondaires de la pilule du lendemain (lévonorgestrel) se manifestent essentiellement par des métrorragies ou ménorragies.

Les effets indésirables de la pilule du lendemain (lévonorgestrel) sont en particulier les nausées, les vomissements et des douleurs abdominales. En cas de vomissements dans les trois heures suivant la prise du comprimé, il est recommandé de reprendre un comprimé immédiatement. Il existe enfin des interactions médicamenteuses avec d'autres médicaments susceptibles de diminuer l'efficacité du contraceptif.

Les effets secondaires ou indésirables ou encore le climat d'urgence de cette méthode peuvent faciliter un stress.

Contre-indications médicales

Plusieurs prises au cours d'un même cycle menstruel peuvent provoquer des perturbations importantes du cycle ou des saignements anormaux mais sans gravité.

Cette méthode contraceptive n'est pas reconnue comme un moyen de contraception habituel, mais uniquement comme une éventualité d'urgence.

Polémiques et faits de société liés

Le 31 octobre 2000, lors d'un communiqué, l'Académie pontificale pour la vie s'oppose à l'usage de la pilule du lendemain, décrivant le caractère contragestatif (ou interceptif) de la pillule comme abortif[9].

En avril 2007, au Chili, le tribunal constitutionnel interdit la distribution gratuite et anonyme de la pilule du lendemain dans les centres de santé publique au titre que la méthode serait contraceptive, sur une requête présentée par 36 députés du parti de droite, Union démocrate indépendante. Cette mesure n'interdit par contre pas l'usage et la prescription du médicament par un médecin[10].

En mai 2007, en Espagne, des médecins catalans ont réagi contre la distribution gratuite et anonyme de la pilule du lendemain conduisant selon eux à des dérives d'utilisation, surtout à l'emploi de cette méthode en guise de méthode de contraception régulière[11].

Notes et références

  1. (fr) Service d'information grand public de la Sécurité sociale française, «Une contraception d'urgence : la pilule du lendemain» sur ameli. fr. Mis en ligne le 11 janvier 2008, consulté le 26 août 2008
  2. Bientôt une pilule du surlendemain sur le marché. Sandrine Cabut. 08/09/2009. lefigaro. fr
  3. Collectif, validation AFSSAPS, Le Dictionnaire VIDAL 2008, Éditions du Vidal, Paris, 2008 [présentation en ligne]  — Monographie de NORLEVO® (nom de la spécialité du lévonorgestrel commercialisée en France).
  4. (fr) Organisation mondiale de la santé, «Lévonorgestrel et contraception d'urgence, aide-mémoire N°244», octobre 2005, Aide-mémoire. Consulté le 27 août 2008
  5. (fr) [pdf] Haute autorité de santé (France), Anæs, en collaboration avec l'Afssaps et l'Inpes, «Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme», 2004, Recommandation pour la pratique clinique. Consulté le 27 août 2008
  6. (fr) Comité de médecine de l'adolescence, Société canadienne de pédiatrie (SCP), «La contraception d'urgence». Consulté le 27 août 2008
  7. Rédaction prescrire "Contraception postcoïtale par un système intra-utérin" Rev prescrire 2009;29 (304)  :p117
  8. Décret n° 2002-39 du 9 janvier 2002 relatif à la délivrance aux mineures des médicaments ayant pour but la contraception d'urgence — NOR : MESP0123909D
  9. (fr) Académie pontificale pour la vie, «COMMUNIQUÉ SUR LA "PILULE DU LENDEMAIN"», 31 octobre 2000. Consulté le 27 août 2008
  10. (fr) Jean Boulangé, pour le journal l'Humanité, «Décision arbitraire sur la «pilule du lendemain»», 7 avril 2008. Consulté le 27 août 2008
  11. (es) C. Fuencisla, «Los médicos catalanes frente a la Generalidad : es un error dispensar la píldora del día después en farmacias y sin receta», 21 mai 2007. Consulté le 27 août 2008 Traduction française

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